Imagine me and you, I do, so happy together { Caïn

Un léger soupir s'échappa des fines lèvres du brun. Ce jeune homme tenait fermement sa valise de ses mains blanches qui trahissaient ses origines nordiques. Enfin arrivé. Ce n'était pas trop tôt. Son absence de sens de l'orientation l'avait fait vadrouiller dans la ville pendant une bonne partie de la journée. L'horloge ainsi que sa montre à gousset, héritée de son père, indiquaient 18 heure et demi. Abel fixa sa petite horloge. Celle-ci faisait résonner son tic tic dans la chambre vide. Elle devait être la seule chose qui avait une réelle valeur à la fois sentimentale et monétaire pour lui. Entourée de plusieurs feuilles d'or et d'une longue chaîne dans la même matière, la montre était très précieuse. L'adolescent fronça les sourcils. L'heure si tardive l'étonnait. Le brun pensait ne pas avoir prit autant de temps à retrouver l'université, mais dans une ville pareille après tout ... En ajoutant le temps passé à regarder les filles en maillot de bain, il est vrai que ça avait légèrement allongé le temps d'arrivée. Légèrement, bien sûr. Epuisé, Abel lâcha ses bagaes qui tombèrent avec fracas sur le plancher et alla s'allonger sur le lit moelleux. Ce serait le sien, c'était décidé. Ses yeux se fermèrent avec une lenteur infinie. La journée n'avait pas été de tout repos et devoir porter ses valises dans toute la ville n'avait certainement pas aidé. Sa tête s'enfonça dans le coussin. Dire qu'il habite dans cette cité depuis plusieurs années, et même à l'université depuis un an déjà et Abel n'arrive toujours pas malgré tout à se localiser. Dans cette fourmillière humaine, ses sens étaient comme enrayés. Le calme de la chambre lui faisait reprendre ses esprits et c'était comme si le russe se réveillait d'un profond coma pendant tout le temps où il avait marché dans les rues animés de Santa cruz. Un long frisson le parcourut. Abel se releva et détacha sa cravate noire, mal nouée au dessus de sa chemise rouge vif. Chemise qu'il déboutonna avec une lenteur infinie, ayant tout son temps. Même si le brun ne se savit pas seul dans cette chambre, il n'en avait que faire, personne n'était pas pour le moment et ce n'était pas un torse qui allait gêner tout le monde. Après plusieurs secondes de réflexions, Abel enleva ses chaussures ainsi que ses chaussettes et se dirigea, en jean vers la salle de bain.

Bien agencée, le blanc était dominant dans cette pièce. Mais le russe n'y prêta aucune attention, ce dernier étant trop occupé à enlever ses dernières épaisseurs. une fois ceci fait, le jeune homme rentra dans la douche et tourna le bouton pour l'eau chaude, qui lui arriva directement brûlante sur la tête. Après un gémissement lassé de douleur, Abel s'empressa de tourner celui pour l'eau froide et le liquide se mit à la bonne température. Il soupira alors d'aise, esquissant un sourire. L'adolescent ne souriait que quand il était seul. car sourire à quelqu'un montrait que l'on se découvrait complètement, que l'on était pas indifférent à cette personne. Et le russe était froid comme le glace, avec tout le monde. Personne ne lui convenait, en fait. Quand il s'agissait de choses sérieuses, Abel ne pouvait s'empêcher de se montrer capricieux et indécis. Bien que cela soit justifié. Des amis, le jeune homme n'en avait jamais eu de réels et n'avait aucune expérience à ce sujet. Cela ne l'avait pour ainsi dire, jamais dérangé, son attitude je m'en foutiste et associale y étant pour beaucoup. Mais l'université était peut-être le bon moment pour changer ? Non. Pas pour lui tout du moins. Les "autres" l'avaient beaucoup trop déçu comme ça. Désormais, plus personne n'avait sa chance, c'était terminé. Son coeur n'était pas dur comme le fer, mais juste ensanglanté, ses différentes blessures ne s'étant jamais refermées contrairement à ce qu'il se persuadait. Il laissa échapper malgré lui un rire nerveux. Décidément, le brun devenait de plus en plus aigri ! Ce qui n'était pas pour le gêner, une fois de plus, le russe n'en avait que faire de tout ça.

Après une bonne dizaine de minutes passées sous l'eau bienfaitrice, Abel se décida à sortir, enfin. Après s'être essuyé longuement, il remit son caleçon et son jean, en passant une serviette blanche autour de son cou, sêchant ses cheveux tant bien que mal grâce à elle et revint sur le lit. D'un geste précis, le russe chopa son paquet de cigarette ainsi que son zippo décoré de lèvres à la pop-art. Celui-ci sentait un peu l'essence quand on l'utilisait, mais ça n'importait pas tellement. Evgeni mit le bâton de nicotine dans sa bouche et l'alluma, en tirant déjà un coup dessus. Le russe ferma les yeux et s'allongea sur son lit, la cigarette à la verticale dans sa bouche, tenue par ses dents. Deuxième coup. Abel recracha un long trait de fumée, en soupirant.

Abel fixait sans but le plafond, les coups tirés sur sa drogue douce le ramenant à la réalité, pour ensuite replonger dans sa torpeur. Le temps était long, mais pourtant, cela permettait au russe de se détendre, sans penser à rien d'autre que sa cigarette et à son action presque devenue mécanique. Une de ses mains nacrées remonta vers son visage, attrapant sa cigarette, cette dernière était bientôt terminée. Son teint était d'une pâleur inouïe, faisant contraste avec ses yeux noisettes brillants. Ceux-ci montraient bien plus de sentiments que tout le reste de son anatomie. Il jeta un regard vers la table de nuit. Il avait oublié de sortir son cendrier. Le russe ouvrit alors la paume de sa main et écrasa son bâton dessus. Cela ne lui faisait aucun mal, avec l'habitude. Dans le creux de sa main résidaient des traces rondes, signe de toutes les cigarettes que l'adolescent avait écrasé dans cette dernière. Il les caressa du bout des doigts, les contournant avec une légère crainte de douleur. Un peu comme sa vie était en fait. Abel ne s'engegeait en rien de sérieux, toujours tétanisé par la peur de souffrir, même si le russe n'en parlait à personne. Son honneur en prendrait un gros coup et sa confiance en la race humaine était plus que limité, ce n'était donc pas demain la veille que le brun prendrait rendez-vous chez le psy ! Ses parents l'avaient déjà envoyé chez plusieurs psychologues d'ailleurs, mais certains ayant démissionés par sa faute, les géniteurs ont préférés abandonner l'idée de le faire changer un jour. Et ils ont bien eu raison, cela leur a éviter des années de prise de tête pour rien. Evgeni était bien comme il était après tout. Quand quelqu'un rentra dans la pièce. Abel le toisa longuement, l'analysant avec les forces qui lui restaient. L'adolescent fronça les sourcils et se releva lentement, tout en posant tranquillement et avec grande précaution le mégot éteint sur la tablette, il le jeterait après. Désormais assis sur le lit, Evgeni reprenait son observation de l'intrus. Oui, intrus. car même si ils partageaient la chambre, le brun était là le premier, donc pour lui, c'est comme si Ed était rentré sans frapper dans sa chambre personnelle, mais trop claqué pour faire un quelconque commentaire sur la question, il se retint. En revanche, la réflexion du blondinet ne le laissa pas de marbre. Non pas que ça l'énervait, Cain n'était pas le premier homme qui lui disait que ses traits étaient androgynes, Abel s'y était habitué à la longue. Le russe soupira et passa sa main dans ses cheveux ébènes, en se tenant sur le lit de l'autre main avant de répliquer :

-" Mouais ... Mais je peux te retourner le compliment. "

Evgeni avait tenté de faire cette phrase la plus sarcastique possible. Quand bien même le jeune l'homme l'avait "bien pris", il n'allait pas se laisser marcher sur les pieds, notamment par un homme qui a quelques traits féminins lui aussi, bien que cela soit moins flagrant que chez le brun. Abel le trouvait plutôt mignon d'ailleurs mais bon, c'était sûrement à cause de sa fatigue, demain, quand le jeune homme retrouvera sa forme, ce ne sera plus qu'un chieur qui squatte le dortoir avec lui. Oui, Evgeni était quelqu'un de charmant qui ne pense que du bien des gens. Cet homme -dont Abel ne connaissait pas le nom- ouvrit la fenêtre. Sans lui demander son avis. Le vent froid pénétra dans la pièce et la bise glacée mordit sa peau, parsemée de suçons et morsures que ses amants et amantes lui avaient laissés en souvenir. D'ailleurs, le brun les exhibait sans craintes, se fichant de l'avis de ceux qui l'entourait de toute manière. Un long frisson lui parcourut l'échine, ce qui lui tira un gémissement sonore. De nouveau, Evgeni fixa l'étranger de ses yeux marrons, le transperçant du regard, sans mauvaises attentions à son égard. Le brun haussa les épaules et rétorqua :

-" Fais ce que tu veux, les lits c'pas mon truc, trop banal. "

Lâcha t-il avec une moue lassée. Ce type lui semblait, au final, pas si intéressant qu'il en avait l'air, dommage. Abel espèrait qu'il serait plus attractif que cela. Mais finalement, c'était juste un autre mec comme les autres pas différent pour un sou, zut alors, Evgeni pensait avoir trouvé un bon copain de jeux, mais ses espoirs étaient réduits à néant. Le jeune homme gonfla les joues, comme le ferait un enfant en bas âge pour exprimer son mécontentement. Abel n'avait pas tellement grandit dans sa tête et avait encore souvent des mimiques de gamins qui le caractérisaient.
L'inconnu sortit alors de la drogue. Le russe arqua un sourcil. Bon, au moins, le fait qu'il se drogue ne va pas déranger son colocataire, bon point. Abel pencha un peu la tête et se leva en se rapprochant doucement du blond, avant de fixer la drogue que ce dernier venait de sortir. Hum, ce n'était pas tellement son truc.

-" Oui. Mais je préfère m'envoyer des trucs dans les veines plutôt que de sniffer. "

Répondit il avec la plus grande froideur possible. Chacun son truc après tout. Sur ces mots, l'adolescent revint vers son lit, fouilla un peu dans sa valise et en sortit une charge d'héro, une seringue et un garrot, bref, tout le matériel nécessaire pour planer à 15 000.

Lorsque ce gars lui dit qu'il pouvait lui retourner le compliment cela fit sourire Caïn, il était vrai qu'il était beau goss, il le savait, mais c'était juste le fait qu'il ai prit ça comme un compliment qui le faisait sourire, Caïn se retrouvait rarement dans des chambres avec des universitaires qui avaient du caractère ou un semblant d'humour, apparemment ça allait enfin changer. Pas trop d'entousiasthme non plus, il savait qu'il ne pouvait faire confiance aux personnes qu'il ne connaissait pas, mais après quelques secondes de reflexions, il s'en foutait, il voulait vivre sa vie et qu'on le fasse pas chier. Fin de l'histoire, Ed reconnu vite les marques que le garçon avait sur le corp, enfin une partie des marques, pas toute, après tout chaque corps réagissait a sa façon donc les marques differaient, mis a part les morcures et griffures dans lesquelles on retrouvait toujours une similitude.Enfin tout ça l'amenait à répondre:


Apparemment tu es bien plus mignonne que moi...


Il eu un léger rire, un rire que l'on s'adresse à sois même, un rire qui se suivait souvent d'un "oh putain le délire" mais ces paroles ne sortaient jamais de sa bouche.Rire qui ne mit pas longtemps à se rompre quand celui ci lui dit qu'il était banal, il était qui pour déduire que Caïn était banal??? Peu importait, il haussa les sourcils et sourit, alors comme ça la banalité faisait partie de son vocabulaire, n'était ce pas à nous de rendre la banalité bannie de se monde? N'était ce pas à nous de rendre ce qui est banal d'improbable? Peu importait, Caïn avait sa propre vision de la banalité, des bonnes ou mauvaises habitudes, pour lui un lit pouvait interminablement être sujet de nouveauté, surtout que chaque instant de sa vie, il le considérait comme exceptionnel et incomparable aux autres moments vécus, chaque instant était unique en son genre, il avait sa propre différence. En tout cas il n'en dit rien, il n'avait pas envie de lui parler de ce genre de chose, il n'avait pas envie de jouer à la maman expliquant la vie à son enfant.


Caïn ne dit rien aux dernières paroles du garçon non plus, il contenta de refermer sa fiole et de s'allonger sur le lit, repensant à l'autre qui avait réagit comme une chochotte au contact de l'air froid qu'il faisait dehors. Au pire il avait une bouche si il avait un soucis, de plus, apparemment il n'avait pas l'air d'être du genre à la garder dans sa bouche. Caïn était autre part un instant, il tourna la tête et vit le matos de l'autre gars, il ne savait pas si c'était reglo tout ce qu'il avait, si c'était pas de la dope, mais pour le savoir il fallait le tester, il eu l'impression qu'une demi heure se passer alors que 30 secondes s'écroulairent, 30secondes dans lesquels il c'était imaginer le genre de conquête que devait avoir ce mec, d'ailleurs il se demandait comment il s'appelait. Caïn n'avait pas de marques sur le corp si ce n'était que des marques légère de griffure que Kitten lui avait fait il y a une semaine et qui avait eu le temps de s'estomper.Enfin la retombé de ce qu'il avait prit arriva, comme il le savait, tu sniffait un peu et ca durait une minute, là c'était le cas donc au bout d'une minute c'était finit, il mit sa main sur sa tête, et une légère douleur à l'épaule droite se reveilla, il c'était fait mal tout à l'heure à l'entrainement, il se rasseya et fit quelques mouvements de gauche à droite avec son bras pour voir si c'était vraiment douloureux ou non, rien de bien grave, dans deux jours ca irait mieux. Après cela il entreprit de prendre dans son sac sa fiche d'admission a la chambre numero.. Il trouvait pas le numero, enfin à la chambre auquel il avait été admis, il lu les trois nom des inscrits et dit alors en regardant avec un sourire angélique l'autre garçon:


Alors Abel, tu m'enverrais de tes trucs dans les veines? Après tout, dans cette chambre banal, qu'est ce qui pourrait bien arriver hein?


Beaucoup de choses, beaucoup de choses pouvaient arriver. . .