»» walker, wayne j. •• Life Is Made By Sex, Drugs && Alcohol.

Alors c’est fait. Ça y est, mon train venait juste de quitter la gare à Denver, j’avais du mal à y croire, j’avais surtout du mal à me dire que je partais pour une ville que je ne connaissais pas, sur un coup de tête, pour voir une fille que je n’avais jamais vu. Mais cette fille je lui parlais tout de même depuis des années, une rencontre sur Internet, et aujourd’hui sans savoir ce que j’allais trouver à Boston j’y allais pourtant sans aucun crainte. Je n’avais jamais eu de vision m’annonçant que je serais à un moment dans ce train, je n’avais aucune familiarité avec le décors, avec les passagers près de moi. Il faut croire que je refusais d’imaginer qu’un jour je puisse partir de chez moi. C’était une décision prise sur un coup de tête et j’avais sûrement toutes les chances de me planter et de devoir faire le chemin inverses dans trois heures, mais après tout qui ne tente rien n’a rien. Quand je vois le contrôleur arriver, pour la première fois je me dis que je suis vraiment parti. Je sais qu’il y a une escale en route, à une heure de Denver, désormais à une dizaine de minutes de l’endroit où nous sommes. Je donne mon billet au contrôleur, ne prêtant aucune attention à celui-ci, me demandant seulement si j’irais jusqu’au bout. Je suis déterminé la plupart du temps à accomplir ce que j’ai décidé mais un doute est quand même toujours présent et aujourd’hui il me semble bien plus important, je me demande ce que je fais là, pourquoi suis-je parti si vite ?! J’ai une vie à Denver, et là bas je n’ai rien, j’aurais de quoi me payer une chambre d’hotel miteuse et pour quoi ? Passer quelques heures avec une fille que je n’ai jamais vu. Oui c’est décidé, je revois mes doutes et mes raisons et je suis convaincu que j’ai fais le bon choix. J’ai besoin de la voir, elle est comme moi, elle me ressemble, elle non plus n’est pas ce que l’on peut appeler une personne sociable et pourtant nous n’avons jamais cessé de nous écrire. Elle a plusieurs fois tenté de me rejoindre, se faisant toujours attrapée par ses parents, mais si elle l’a fais c’est qu’elle voulait que nous nous rencontrions. Alors c’est décidé je pars pour Boston, quoi qu’il arrive dans deux heures maintenant je serais à la gare, je chercherais dans la foule un visage que je ne connais pas, en priant pour qu’elle soit là. Mais pour cela il faut déjà que je la prévienne de mon arrivée. J’attrape mon sac sur le siège à côté de moi et sors mon ordinateur portable. Je commence à rédiger un mail très court qui je l’espère sera ouvert avant mon arrivée à Boston aux environs de neuf heure du matin. Je me rends compte que je n’écris pas grand chose, juste le strict nécessaire mais cela suffit amplement, je n’ai plus qu’à attendre que le train arrive en gare.

Citation :

Maryleen,

je sais que je n'ai pas donné de nouvelle pendant quelques jours et je m'en excuse. Tu te rappel dans mon dernier mail, je te disais que je comptais venir te voir, et bien j'ai une nouvelle qui va t'étonner je pense. Je suis dans le train en partance de Denver et il devrait arrivé en gare à Boston dans à peu près deux heures. Je ne sais pas si tu auras ce mail à temps, mais si c'est le cas, je t'attendre sous la grande horloge dans le hall de la gare.

J'espère te voir à mon arrivée.

Sean.

Je range mes affaires et m’installe confortablement. Je ferme les yeux quelques secondes, me rendant compte que je suis fatigué. Je ne sais pas combien de temps j’ai pu dormir, mais lorsque j’ouvre les yeux, c’est au son de la voix électronique annonçant l’arrivée de mon train en gare de Boston. J’ai un peu du mal à croire que j’ai dormi deux heures, mais c’est une bonne chose, ne pas voir le temps passer est une bonne chose pour moi, cela m’a évité de paniquer, de me poser milles et une questions. Je descends du train plutôt tranquillement avec pour seul bagage mon sac à dos. Une fois sur le quai je regarde les passagers se diriger vers les différentes sorties. Je regarde un peu plus autour de moi et je cherche l’horloge, celle que j’ai vu sur Internet comme étant la chose à voir dans la gare de Boston. Elle n’est pas du dure à trouver, elle est immense et je commence à marcher tranquillement en direction de celle-ci. Il est presque neuf heure à présent, je me demande si Maryleen sera là. Je me fige sur place lorsque je sens cette migraine si familière monter. Je ne peux pas rester là, les gens vont croire que je suis dingue, je marche de plus en plus vite en direction des toilettes dans lesquels je m’enferme. J’entends taper à la porte mais je ne m’en soucis pas, en quelques secondes la vision arrive, mon mal de crâne n’en finit plus j’ai l’impression que ma tête va exploser. Je le vois, une jeune fille, des murs fais de béton, d’autres personnes, je ne sais pas qui sont ces gens, où ils sont, mais je suis là aussi, je me vois dans cette scène, et j’ai peur, extrêmement peur. J’ai le pressentiment que quelque chose va arriver, et je vois ce visage, le visage de cette jeune femme qui me regarde dans les yeux, je vois dans ses yeux la peur qui doit certainement habiter les miens. Pourtant je tends la main vers elle. J’ouvre les yeux, je ne me suis pas rendu compte que j’étais assis par terre, la tête entre les mains. Je relève la tête, conscient que ce n’était qu’une vision de plus, alors pourquoi est-ce que je me sens si angoissé ?! Je prends le temps de souffler et je me relève, libérant les toilettes pour la personne qui n’a cessé de taper à la porte tout ce temps. Je passe à la volée, sans m’excuser, je suis perturbé par ce que je vus, où était-ce ?! On aurai dis un hangar, peut-être un sous seul si on en croit la lumière artificielle et les murs en béton. Je marche et je finis par me rappeler le visage de cette jeune femme dans ma vision, je me rappel que je dois retrouver quelqu’un ici. Je regarde autour de moi, je suis planté au milieu des autres qui débarques, je marche jusqu’à ce que je la vois. Elle tient une pancarte sur laquelle on peut lire « Maryleen cherche Sean ». Cela m’aurait sûrement fais sourire en règle général, mais je suis interdis, c’est elle, la jeune femme de ma vision, c’était elle alors, Maryleen. Alors Est-ce que cela veut dire qu’elle est en danger si je suis là ? Ou que je dois justement l’aider ? Tout se mélange dans ma tête et je choisis de tenter ma chance, après tout je pourrais toujours faire demi tour si quelque chose ne va pas. J’arrive près d’elle mais de toute évidence j’aurais du dire quelque chose car elle me demande ce que je veux.

« Il me semble que tu me cherches. »
Je dis cela en montrant sa pancarte du doigt, je n’avais jamais tenté d’imaginer à quoi pourrait ressembler Maryleen, je ne sais pas pourquoi, la curiosité aurait du pourtant me pousser à le faire. Mais non, et maintenant que je la vois en chair et en os, je ne sais pas pourquoi je pressens que cette visite n’était peut-être pas une bonne idée. Je suis convaincu que cette idée vient de ma vision, mais que puis je faire à part attendre d’en savoir plus, de voir autre chose.
« Je pensais que tu ne viendrais pas en fait! »